Jack Ralite était à lui tout seul, et sans forfanterie, un rendez-vous des amis de l’humanité. Pas étonnant que les Amis de l’Humanité, avec un grand A et un grand H, l’aient retrouvé à tous les tournants d’un parcours des vingt dernières années selon cette forte définition de l’artiste franco-américain Robert Filliou : « l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art ».
Toujours là. Toujours à l’écoute. Toujours prêt à dire. Parce qu’il faut aussi dire. Dire à chacun et dire à tous. A chacun, ne serait-ce qu’au téléphone, dans l’intimité de l’aube naissante, dire à tous sous un chapiteau en plein vent et sous la trombe d’eau à la fête de l’Humanité.
C’est là que la Résistance connut un retour de flamme. Sur la même scène, dans une totale complicité : une dame qui, à vingt ans, transportait clandestinement, à Marseille, des armes à la barbe de l’occupant ; un monsieur se souvenant de ses quatorze ans où, écolier, avec sa classe, il se dressa contre l’arrestation de son maître. Fiers de s’être insurgés, fiers d’être toujours là ensemble. C’étaient Edmonde Charles-Roux, disparue l’an dernier et Jack Ralite, parti ce dimanche de novembre. Ils n’ont raté, ni leur entrée dans la vie, ni leur sortie. Chapeau les artistes !
Comme compagnon de route et au nom des Amis de l’Humanité,
Charles Silvestre
Vice-président des Amis de l’Humanité